Vécu 



Cette rubrique n'est pas consacrée à des reportages... il n'y a pas de journalistes au sein d' Espace YH.
Elle a plutôt pour dessein de raconter brièvement quelques événements auxquels nous avons assisté ou quelques histoires qui nous sont arrivées, en n'en retenant que certains aspects importants ou anecdotiques et en confiant quelques unes des impressions que nous avons ressenties en les vivant.

Choisir d'abord le récit :
    

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Ci-dessous


Il s'agit des manifestations dont les raisons et les faits sont évoqués dans la rubrique "Social", que l'on peut se remémorer ou découvrir en cliquant sur :
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L'hypocrisie, la mauvaise foi et l'arrogance peuvent conduire à la révolte.
C'est ce qui s'est passé en janvier 2006 lorsque le premier ministre annonça la création du CPE, et qui s'est amplifié de jour en jour jusqu'au retrait définitif de celui-ci, trois mois plus tard.
Le premier ministre était d'une efficacité redoutable : il lui suffisait de se montrer et de prononcer quelques mots à la télévision, pour que dès le lendemain des centaines de milliers de personnes supplémentaires descendent dans la rue.
Pour notre part, nous étions dans la rue dès la première manifestation, car nous nous étions aperçus, une fois de plus, que toutes les décisions allaient être prises, par le plus grand des hasards,  pendant les vacances (de février) des victimes désignées du CPE !
Même si elle n'a réuni que quelques centaines de milliers de personnes dans toute la France, cette première manifestation s'est révélée capitale : elle a réussi à lancer le mouvement de protestation quand il le fallait, malgré l'absence des jeunes étudiants et lycéens.
Quatre autres manifestations générales (salariés, étudiants) ainsi que trois autres d'étudiants seuls, allaient suivre.

Que peut-on dire lorsque, novice en matière de manifestations, on a participé à toutes celles de la capitale ?
 
Il n'est pas toujours facile de connaître l'heure et le lieu de rassemblement d'une manifestation. Il arrive même souvent que des radios donnent des informations contradictoires.

Les cortèges empruntent de larges boulevards bordés de contre-allées, laissant toujours sous les yeux une solution de repli en cas de problèmes.
Comme par ailleurs la vue que l'on a de la foule n'est que très partielle, l'agoraphobie n'est pas à craindre comme elle peut l'être dans une salle de spectacle ou un stade.

Pour que la participation à une manifestation soit vraiment tranquille, il est tout de même préférable d'observer deux précautions :
  • celle de ne pas arriver par une ligne de métro passant par le lieu de rassemblement, car il y a une telle affluence dans les gares que l'on risque d'être projeté hors d'un quai
  • et celle de dépasser la tête du cortège quelques centaines de mètres avant d'arriver au lieu de dispersion, car cet endroit est souvent celui des échauffourées.

Toutes précautions prises, il est agréable, voire jouissif, de manifester.
On se promène au milieu de rues sans voitures, sans se préoccuper des feux rouges. On découvre des quartiers quelquefois méconnus. On savoure la complicité certaine qui règne entre manifestants.
Et puis...on est vraiment au coeur de l'actualité.


Les forces de l'ordre sont dissimulées dans les rues adjacentes. Les médias sont omniprésents.
Il est impossible d'approcher les représentants syndicaux, protégés par un quadruple cordon de sécurité, mais il est facile de côtoyer les personnages politiques. 
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On se rend bien compte que les manifestants sont nombreux dans le défilé, mais on a beau essayer d'évaluer la foule en nombre de "Parc des Princes", il est  impossible de se faire sur place une idée de l'ampleur de la participation.
Alors comme il est important pour un manifestant de savoir "combien on était", on s'empresse d'écouter la radio qui nous apprend - en prenant pour exemple la manifestation parisienne du 18 mars - "qu'on était" entre 350.000 et 400.000 selon les syndicats et 80.000 selon le ministère de l'intérieur !

Pour tenter de savoir qui disait la vérité, nous nous sommes employés à estimer la participation du 28 mars en évaluant les densités des participants dans le cortège et les contre-allées, en mesurant la vitesse du cortège, en déterminant la longueur du parcours et en relevant le temps séparant les arrivées au lieu de dispersion, de la tête et de la queue du cortège.
Ayant ainsi estimé que le participation était de l'ordre de 500 à 600.000 personnes, alors que les syndicats en annonçaient 700.000 et que le ministère de l'intérieur en avait compté 92.000, nous avons acquis la conviction définitive que le ministère avait en fait, la sale mission de désinformer la population. 


Manifester, c'est bien ou c'est mal ?


A priori c'est mal, car dans une démocratie ce n'est pas la rue qui gouverne.
Mais d'un autre côté, peut-on dire d'un pays qu'il est une démocratie, quand ses dirigeants s'entêtent à ignorer ce que ses citoyens expriment par referendum ?

Alors disons que dans ce cas, ce n'est ni bien, ni mal... mais drôlement efficace : 1 seul million de manifestants (chiffres du ministère) ont obtenu dans la rue, ce que plus de 15 millions de votants (chiffres du ministère), tout aussi contestataires et pourtant majoritaires, n'avaient pas pu obtenir par la voie des urnes 9 mois plus tôt !








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