Social - modèle britannique

Rédigé en novembre 2006
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Pauvreté, précarité, chômage, ...et au Royaume Uni, comment cela se passe ?

S'il est une chose que l'on ne peut pas ignorer, tant on nous la martèle, c'est que le taux de chômage britannique est faible : 5 % de la population active, fin 2005.

Deux fois moins de chômeurs qu'en France !

Comment est-ce possible ?
Eh bien, c'est grâce au modèle social britannique !

On a tenté d'en savoir plus sur ce modèle, en fouillant sur le Net et en feuilletant un livre (Le royaume enchanté de Tony Blair - Philippe Auclair - 2006)


Chut ! suivez le guide"... vous allez découvrir les dessous magiques de ce modèle si prometteur !

Le chômage



La population active au Royaume Uni est de l'ordre de 30,2 millions, pour une population totale d'environ 60 millions.
La comparaison aux chiffres français : 27,6 millions de population active et 62 millions de population totale, montre que proportionnellement les actifs britanniques sont plus nombreux que les actifs français. Sans doute travaille-t'on plus jeune et plus âgé, de l'autre côté de la Manche.

La Dame de Fer dont la principale préoccupation était - on s'en souvient - de multiplier les chômeurs, mais qui n'aimait pas que cela se sache, était arrivée en 1987, à ramener le nombre des sans-emploi sous la barre des 3 millions, par de simples manipulations des chiffres : élimination des statistiques de différentes catégories de chômeurs, sévérisation des critères définissant l'état de chômeur...

Son second successeur qui a hérité à son arrivée au pouvoir, en 1997, d'un taux de chômage officiel de 7,7 % est même parvenu à abaisser celui-ci à 5 % à l'issue de ses quatre premières années d'administration.
Les résultats sont miraculeux. Quel est donc le secret du modèle social britannique ?

Le travail c'est la santé.  Le manque de travail c'est ... la maladie !


C'est simple et le secret apparaît rapidement en analysant les statistiques du Royaume : quand le nombre de chômeurs baisse, le nombre des personnes en invalidité ou en maladie longue durée, augmente de la même quantité.
Pour illustrer ce phénomène très particulier à la Grande Bretagne, on a tracé un graphique à partir des données disponibles suivantes :

  • le nombre de chômeurs est passé de 3,0 millions en 1987, à 2,5 millions en 1988 puis à 1,5 millions en 2005
  • le nombre des invalides / malades de longue durée, est passé de moins de 0,6 million en 1981 à 2,7 millions en 2005
  • les courbes du chômage et de l'invalidité / maladie longue durée se sont croisées en 1996.

Cliquer sur le graphique pour le rendre lisible : la courbe rouge représente la réduction du chômage, la courbe verte l'accroissement de l'invalidité / maladie (le tout exprimé en millions d'individus).

En fait dans ce pays, les personnes sans emploi ont, pour survivre, le choix entre 2 solutions :

  • s'inscrire au chômage, pointer tous les 15 jours et avoir une allocation de 326 euros / mois. 
  • obtenir (facilement) un certificat médical renouvelable tous les 2 ou 3 ans et toucher une allocation de 443 euros / mois.

Comme les sans-emploi savent calculer, ils préfèrent largement être comptabilisés parmi les malades que parmi les chômeurs... et le taux de chômage baisse.
Le taux de chômage officiel bien sûr ! Celui que l'on annonce. On fraude en jouant sur les mots. Elémentaire, non !

Le système de santé britannique est peut-être en déclin, mais quand même !

Quel est alors le taux de chômage réel ?
On ne dispose pas de tous les éléments nécessaires à son calcul : du nombre des demandeurs d'emploi travaillant à temps partiel (sous-emploi), par exemple.
Mais sachant :
  • qu'en 1981, année ou le taux d'invalidité / maladie a commencé à croître - ce taux concernait moins de 0,6 million de personnes
  • qu'à la fin de 2005, il y avait 1,5 millions de chômeurs et 2,7 millions d'invalides / malades
  • que le sous-emploi est important,
on peut au moins déduire qu'au Royaume Uni :

le taux de chômage réel  est largement supérieur à  12 %  de la population active.      > >  (1,5 + 2,7 - 0,6) / 30,2 x 100

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La pauvreté


Le taux de pauvreté au Royaume Uni, basé sur un seuil de pauvreté égal à 60 % du revenu médian (norme européenne Eurostat), est de l'ordre de 23 % de la population totale.

En d'autres termes :  pratiquement 1 britannique sur 4,  vit en dessous du seuil de pauvreté.

Deux fois plus qu'en France.

Alors ?


Alors le modèle britannique, n'est rien d'autre qu'une énorme supercherie.
Au Royaume Uni, le taux de chômage réel n'est apparemment pas très différent de celui des autres pays d'Europe et le taux de la pauvreté figure parmi les plus élevés.

Quelques chiffres encore à méditer :
Le premier % des britanniques les plus riches possède 23 % du patrimoine de la nation, alors que les derniers 50% du même classement n'en possèdent que 6 %.

Le modèle social britannique est certainement le plus anti-social de tous les modèles sociaux européens.

Pourquoi alors vanter à tout va les mérites de ce modèle  ?


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